C'était bien l'été indien...

Dimanche dernier, j'organisais ma première sortie 'forum' avec ma R12S, un grand moment !

Espérant profiter d'une belle journée d'arrière saison, j'avais rameuté les quelques forumeux sudistes pour une virée dominicale, histoire de connaître quelques-uns autrement que par leur pseudo, vu que çà fait à peine 1 mois que j'ai intégré la Famille.

Devant l'engouement général, je décidais d'attendre jusqu'au dernier moment pour proposer un parcours (avec points de rencontre et tout le bataclan) qui satisfasse le plus grand nombre. Finalement, nous serons...trois. Ce qui ne facilitait pas pour autant l'exercice, c'est que l'un viendrait de Beaucaire, l'autre d'Entressen et le GO du Sud de Marseille.

Donc, côté parcours, pour faire dans le consensus rassembleur (dès le 1er tour), je jetais mon dévolu entre Luberon et Ventoux avec en point d'orgue, les Gorges de la Nesque (et la bénédiction de Flasport).

Rendez vous était donné, Dimanche matin à l'aube et à Salon de Provence, mais pas avant 9H30 (ayant calculé qu'après le GP d'Australie dans le canapé et dans le plus simple appareil (je vous avais prévenu que çà serait chaud), il fallait se laisser le temps de se préparer et d'enquiller les 50 premiers kilomètres pour rejoindre le check point, sauf pour Flatsport qui joue quasi à domicile).

Arrivé le 1er à bon port bien réveillé par le petit air frais des matins qui suivent une belle nuit étoilée, Nénesse ne tarde pas à débarquer et nous voilà attablés à faire connaissance et attendre le dernier, celui qu'est le plus proche (normal?). Une 1/2 heure plus tard, on a arrêté d'attendre qd au bout du sans fil, Flatsport nous apprend qu'il n'a pas reçu la convocation (cf. le précédent sujet de la rubrique). Qu'à celà ne tienne, à partir de 2, on forme un groupe... Entre temps, on s'était occupé avec un proprio d'une R1100S du même ramage que celle à Nénesse et qui, de bon matin, flânait devant nos montures, envieux du programme qu'il leurs était promis.

Trève de bavardages, on a déjà une 1/2h de retard sur le timing et la route est plus ou moins longue pour arriver jusqu'aux fonds des Gorges, par nos propres moyens. Il faut dire que je ne connais pas forcément bien le coin, ceci dit pour quitter ce Salon en bon motard, je sais qu'il n'y a qu'une route qui vaille le détour : c'est la D16, celle qui mène vers Mallemort (ah, oui?). Oui; cette petite route bien bitumée et serpentueuse à souhait à travers la garrigue offre une mise en flat des plus savoureuses, surtout lorsqu'en descendant sur Alliens, le panorama s'élargit sur la montagne du Luberon, le tout sous un ciel bleu azur (je vous avais prévenu). Pour l'apprenti BMiSte que je suis, la sérénité ressentie au guidon de cette R12S tranche, sur ce type de parcours, avec le souvenir de la rigueur nécessaire mais tout aussi jubilatoire dont je devais faire preuve pour emmener mon bicylindre bolognais. Aurais-je donc tant vieilli ?

La liaison Mérindol-Robion n'est qu'une formalité périurbaine jusqu'à la montée vers Gordes. Pour ceux qui ne connaissent pas, Gordes en Luberon est classé parmi les plus beaux villages de France et pas seulement de Provence, avec ses ruelles, son église romane etc... Aussi, On aurait pu s'arrêter pour la photo mais, en plein coeur de village, on s'est retrouvé pris dans une concentration de "bikers" d'avant guerre (de la 2nd voire de la 1ère) et je veux bien passer pour un papy en BM, mais y a des limites, d'autant qu'avec nos 2 montures d'un autre âge, on aurait fait tâche...

Et une autre tâche nous attend : le col de Murs. Il paye pas de mine du haut de ses 627m, mais la descente n'est qu'une succession de virageS SerréS qui ne nous laissent aucun répit pendant un bon quart d'heure, un exercice de style un poil fatiguant sur un revêtement que je qualifierai de rugueux. Quelques brefs coups d’œil dans le rétro pour voir que je n'ai pas perdu de vue mon collègue, mais je me doute bien qu'à l'arrivée, une pause s'impose. Le 1er dégagement est le bienvenu : béquillage, dépliage, abreuvage, il était temps. On commence à parler mécanique, enfin surtout Nénesse, qui m'a l'air d'en connaître un rayon sur le R, le 1100 et le S (ndlr : parole de néophyte). Pas pour autant le temps de laisser trop refroidir le boxer...

L'aventure continue par la D 942, celle qui doit mener au village de Sault. Sault en luberon, encore un des plus beaux villages de France (en tout cas pour les motards, à voir leur nb au m2). Mais d'où viennent-ils tous pour atterrir sur cet éperon rocheux perdu entre Ventoux et Luberon (on y est!)? Et ben comme nous, ils sont venus par les Gorges de la Nesque.

Au début des dites gorges, c'est calme et tranquille, mais plus on avance, plus on comprend avec le paysage qui défile devant nos yeux qu'on se trouve dans un site remarquable. On aurait pu s'arrêter pour prendre des photos, mais le moindre bout de parking était squatté par des hordes de touristes motards, cyclistes voire camping caristes, alors autant rouler pendant que la voie est libre et comme pour sur la D16, le plaisir d'enrouler tranquille sur le 3ème rapport, profitant du frein moteur et des reprises du boxer, le tout supporté par une partie cycle impeccable n'incite aucunement à s'arrêter, on a plutôt envie que les gorges soient profondes (gloups!)... Mais, malheureusement, les bonnes choses ont une fin et nous en voilà sortis, non sans avoir déposer quelques motocyclotouristes et leurs trajectoires peu "académiques".

L'arrêt à Sault, un dimanche midi ensoleillé (eh oui) est une curiosité pour celui qui n'a pas connu le Castellet un WE de Bol d'Or (même sous la pluie). Le temps de boire en apéro une ch'tite boisson gazeuse à la terrasse d'une friterie bien nommée "Un ch'ti en Provence"...A la tête du patron : y a pas photo.

Et nous revoilà parti, cette fois à la recherche d'un coin plus tranquille pour becqueter notre repas sorti du sac. Sur la route qui mène à Banon, nous nous satisferons d'un petit coin à l'ombre de quelques arbres pour apprécier nos sandwichs frugales (A défaut de frites bien grasses, une fois) et surtout les paysages du Mont Ventoux sous un soleil radieux (la preuve...).




Nos deux montures, elles aussi, ont le droit à un repos bien méritée, à contre jour,





C'est que la matinée a finalement été menée à un rythme somme toute correcte pour un couple de quadra (Nénesse fait plus jeune que son âge, vous trouvez pas?).

En quittant Sault pour Banon, nous empruntons la D950 qui, au sortir des gorges, s'apparente à une autoroute avec suffisamment de courbes rapides pour faciliter la digestion. Ceci dit, en arrivant à Banon, un petit noir serré sera bienvenu pour retrouver un peu de vigilance, qui, à l'entrée du village, a bien failli nous faire défaut, lorsque de sournoises plaques de gravillons, même pas signalées (merci la DDE..) traversaient la chaussée. Le temps nous invite à la sieste mais il est déjà 15h passées...

Pour rejoindre Forcalquier, Nénesse prend les devants (il connait le coin de longue date). L'occasion pour moi d'apprécier sa double sortie Laser et les franches accélérations de la R11S, qui n'ont rien à envier à sa petite soeur, malgré quelques cm3 en moins.

Nous y voilà plus vite qu'il ne faut pour prononcer le nom de cette charmante bourgade, encore un très beau village de France avec à la sortie du rond point d'entrée, sa station service, bienvenue, car il était temps d'en rajouter pour être sûr de boucler la boucle. Les derniers kilomètres en duo (avec chacun la sienne) nous conduiront à Apt, l'étape ultime. La grande place vide, interdite au stationnement, s'offre à nous pour une dernière pause, avant que nos chemins se séparent. Nénesse va tirer à l'Ouest pour traverser le Rhône pendant que Bibi va tirer au Sud pour traverser Marseille. Mais non sans un dernier morceau de choix pour la fin : la combe de Lourmarin suivie de la liaison "Rognes - Eguilles - Cabriès" qui permet d'arriver au Nord de Marseille sans prendre un seul bout des autoroutes qui l'entourent.

Retour au bercail : 17h00, j'ai même le temps de passer pour le 2nd tour ! Il est temps ensuite de tomber le casque et le blouson, le sourire aux lèvres, après tant de plaisir retrouvé au guidon d'une moto, que je découvre encore mais que j'ai déjà hâte de retrouver pour de nouvelles escapades.

C'est ce que j'appelle : flatouiner.